Cette analyse est intéressante, parce qu'elle est assez bête. Elle repose sur une idée assez courante dans les raisonnements d'économistes : «toute chose égale par ailleurs», or dans le contexte européen, et surtout lorsqu'un pays aussi central que la France est impliqué, il est très improbable que toute chose reste égale:
Une sortie de la France de l'Euro signifie presque à coup sûr la mort de cette dernière, or l'économie Allemande repose énormément sur l'Euro, notamment parce qu'il lui permet d'exporter à prix avantageux vers les autres pays Européens. Étant donnés les moyens de productions et les balances commerciales de la majorité des pays européens, il ne fait aucun doute que la fin de l'Euro induirait une grosse dévaluation de toutes les monnaies nationales par rapport au Deutch Mark pour chercher à regagner la compétitivité perdue face à l'Allemagne au cours du début de 21ème siècle. Très vite, les exportations Allemandes en Europe (son premier marché de loin) s'écrouleraient, ce qui affaiblirait durablement l'économie allemande. Et dans ces conditions, les taux d'intérêts Allemands grimperaient eux-aussi en flèche. Déjà fragilisée politiquement en Allemagne, Angela Merkel se retrouverait dans une situation très délicate à gérer et une approche «dure» telle que décrite par cet article ne serait probablement pas tenable.
Alors qu'est-ce qui se passerait en cas d'élection de Mélenchon, je n'en sais trop rien, mais ça serait probablement un gros bordel en Europe, à l'issue bien moins prévisible que ne le laissent croire ces 2 soutiens de Macron.
Petit moment de lol quand même avec cet argument complètement daubé :
Mais sortir de l'euro est compliqué, beaucoup plus compliqué que prévu. Il faut du temps pour imprimer des billets et des pièces.
Clairement sortir de l'euro est une chose compliquée, mais l'argument de la difficulté d'imprimer des billets et des pièces est complètement ridicule: l'immense majorité des transactions (en terme de volume brassé) se font par voies électroniques, et tous les systèmes (informatiques ou financiers) sont pensés pour gérer des Euros et non plus des Francs et c'est clairement là que se trouve la difficulté, et non pas dans la logistique des pièces et des billets.
Finalement, cet argument va assez bien avec le reste de l'article, qui est d'avantage là pour faire peur aux gens qu'à apporter un véritable éclairage d'économiste sur une question compliquée. C'est dommage …