Je trouve cette vidéo, retweetée par Nadine Morano, intéressante pour deux raisons.
La première c'est le délire autour de la notion de prélèvement obligatoire, c'est une notion qui n'a aucun sens pratique, sauf pour celui qui réclame la privatisation de la santé et des retraites (et accessoirement de l'éducation, même si c'est un peu différent). Cette notion a été inventée pour regrouper les impôts et les cotisations sociales sous la même étiquette «argent public» et donc gonfler artificiellement le chiffre pour les pays qui ont un système de santé et de retraite publics. Quand vous privatisez la santé et la retraite, pouf magiquement ce chiffre diminue, alors même qu'au final vous vous retrouvez à payer plus cher en dépenses de santé et de retraite, et que ces deux choses sont toujours aussi «obligatoires» que quand c'était public (sans même parler du fait que c'est indispensable pour tout le monde, c'est même généralement rendu obligatoire par la loi, les employeurs ayant dans la plupart des pays l'obligation de financer une protection santé et une épargne retraite pour leurs salariés, mais curieusement ce n'est pas compté comme un «prélèvement obligatoire» quand bien même c'est obligatoire …
Le deuxième, c'est le fait de voir la droite, qui depuis des décennies creuse les déficits qui se permet toujours de faire semblant qu'elle incarnerait la «bonne gestion» de l'argent public. Et c'est d'autant plus ironique de la voir se plaindre de la mauvaise gestion que le gouvernement actuel applique exactement la politique de la droite (et d'ailleurs, les ministres importants sur le plan économique sont issus de LR). En réalité ce n'est pas une surprise: l'action principale des gouvernements de droite depuis 40 ans a consisté à baisser les impôts (sur les entreprises et les plus fortunés essentiellement) et/ou à donner toujours plus de subvention aux entreprises. À partir de là même en pressant énormément les dépenses publiques il serait difficile d'espérer une amélioration de la situation budgétaire. Mais ça leur va bien, puisque comme ça ils conservent indéfiniment leur argument selon lequel il faudrait démanteler les services publics, puisque «quand même regardez-moi ce budget de panier percé» …