TLPL:
Version longue :
La situation autour de la présidence de la commission des finances est restée confuse pour moi jusqu'à tout à l'heure (entre autres parce que les journalistes n'ont pas vraiment fait leur travail et se sont majoritairement contenté de répéter ce que les uns et les autres affirmaient sans aller voir le texte pour être capable de donner la réalité …), mais maintenant que c'est plus clair pour moi (grâce à ce très bon thread Twitter).
La présidence de la commission des finances n'est pas régie par la constitution (contrairement à ce qu'a pu dire un Ministre Macroniste hier, assez gênant pour un ancien ministre chargé des relations avec le parlement mais passons), mais par le règlement intérieur de l'Assemblée Nationale.
Que dit-il ?
À noter, qu'il existe une tradition non écrite en vigueur depuis 2007 qui veut que les membres de la majorité ne participent pas au vote pour la présidence de la commission des finances. Mais c'est une tradition, et absolument pas une règle absolue.
De la même manière qu'à l'issue du premier tour de l'élection présidentielle, il serait tentant d'affirmer que la France serait désormais profondément divisée, et scindée en 3 blocs de taille comparable (la gauche, le centre libéral et l'extrême droite). Mais cette vision masque en fait la dynamique dominante de la vie politique française depuis 25 ans: l'abstention, qui est désormais majoritaire même lors de scrutins nationaux (54% aujourd'hui).
Or c'est à l'aune de cette donnée qu'on mesure le demi échec de la stratégie de Jean-Luc Mélenchon qui, s'il a réussi son pari d'obtenir un acte de décès formel de la «gauche de droite», libérale, bourgeoise et pro-Union Européenne (qui était techniquement morte dès l'issue du quinquennat de François Hollande), a échoué à mobiliser largement les électeurs. Même sa tactique ambitieuse, de parler troisième tour, et d'appeler à l'élire premier ministre, n'a pas même pas permis de faire voter l'ensemble de ses électeurs de la présidentielle. Dans un pays pourtant largement acquis aux idées de service publics et de redistribution des richesses, la gauche incarnée par la France Insoumise n'est pas parvenu à susciter de un élan populaire susceptible de la mener à nouveau au pouvoir.
J'y vois avant tout la marque de la communication belliqueuse de Jean-Luc Mélenchon et des insoumis, qui essaient de mobiliser les gens en s'appuyant sur leur colère. Mais «si la colère entraine les révoltes, seul l'espoir entraine les révolutions» (citation que je pique à François Ruffin), et la France insoumise, en dépit d'un programme étoffé visant justement à susciter l'espoir, n'a jamais vraiment réussi à imposer celui-ci dans le débat public.
Il faut dire que c'est difficile dans un contexte médiatique extrêmement défavorable, mais c'est impératif et il ne faudra jamais compter sur les médias pour y parvenir: c'est aux partis de gauche de s'organiser sur le terrain et dans les espaces médiatiques qui leur sont donnés, avec tous leurs biais, pour faire en sorte d'imposer un récit alternatif pour un futur enviable, qui seul permettra d'arriver au pouvoir pour enfin changer les choses.
p.s. mais y'a du boulot: si même Ruffin n'arrive pas à mobiliser plus de 45% de l'électorat pour aller voter, c'est vraiment pas gagné.
L'énergie nucléaire est pilotable, et en France on l'utilise énormément pour encaisser des variations de charges, et pour cause : quand tu fais la majorité de ton élec au nucléaire et une grosse partie du reste avec de l'hydro de fleuve (non pilotable) tu as intérêt à savoir piloter ton nucléaire sinon t'es mal barré. Il se trouve qu'aujourd'hui avec l'éolien et le solaire, on en demande encore plus qu'avant, mais l'existence d'un savoir-faire français du point de vue du pilotage date d'avant.
Après quand on rentre dans le détail, le pilotage de la puissance d'un réacteur de nucléaire se fait essentiellement de 2 façons :
Pour ce qui est de l'amplitude des variations ça peut descendre jusqu'à 30% pour un cœur neuf (seulement 80% pour un vieux cœur, voire pas de variation possible pour un cœur en stretch). Par contre on ne peut pas faire des grosses baisses de charge toutes les 2h non plus, notamment à cause du Xénon, mais aussi parce que tu passes ton temps à diluer/“boriquer” (mettre du Bore, un truc qui sert à réguler la réactivité (neutrophage)) et que du coup ça génère pas mal d'effluents, et qu'il faut que ça ne dépasse pas les capacités de traitement du service chimie.
Par ailleurs l'été c'est courant d'arrêter le réacteur le temps d'un week-end (un arrêt à chaud: le cœur est pas divergé, mais tu restes à environ 290°/155 bar pour éviter d'avoir à remonter dans la “chaussette” pour redémarrer), mais encore une fois ça ne marche que pour les cœurs pas trop trop usés.
p.s. quand je parle de l'age ou de l'usure du cœur, c'est depuis son dernier rechargement, c'est pas l'age de la centrale.
C'est marrant de voir qu'en Allemagne la réponse moins enthousiaste de Scholz que d'autres chefs d'États provoque un vif émoi, alors qu'ici en France, l'aide française minimaliste ne suscite aucun débat.
Mélenchon a été critiqué sur ses positions contre les livraisons d'armes à l'Ukraine, mais la vérité c'est que sur ce sujet-là il existe un véritable consensus entre tous les partis politiques majeurs.
D'ailleurs on a aussi reproché à Mélenchon et Le Pen leurs positions vis-à-vis de la Russie, mais là encore Macron lui-même n'est pas si loin de leurs positions, en témoigne les relations qu'il a entretenues avec Poutine au long de son premier mandat, et même sa position sur la guerre civile en Libye ou il a pris le parti du maréchal Haftar, quitte à se brouiller sérieusement avec les Turcs.
Un commentaire à moi sur le bitcoin, et la «technologie de la blockchain»:
La techno Blockchain c'est une super invention, technologiquement parlant. A base de crypto, de peer to peer et d'autres trucs, c'est super à étudier.
Oui enfin bon c'est une liste chainée distribuée ”eventually consistent“, c'est un peu rigolo comme idée mais de là à parler de «super invention» d'un point de vue technologique … Les seuls trucs vraiment «innovant» c'était :
d'utiliser la preuve de travail pour lutter contre les Sybil attacks sans avoir besoin de prouver son identité. Ça on a vu à quel point c'était une mauvaise idée niveau consommation de ressources, mais en même temps toutes les «alternatives» (comme le “Proof of Stakes” et ses variantes) renoncent juste à cette propriété: pour participer au réseau, il faut «prouver son identité» en achetant des tokens.
J'ai bien confiance sûr le fait que la Blockchain a de beaux jours devant elle, et sera un secteur d'activité important dans la décennie à venir, et peut être plus.
Elle fait surtout les beaux jours des consultants qui vendent de la blockchain aux départements innovations des grosses boites qui veulent faire des trucs «à la mode», et aux aventuriers en tout genre qui veulent devenir riches en promettant monts et merveilles à des investisseurs crédules sans jamais rien produire de concret.
Pour moi, le truc vraiment innovant c'est l'architecture global du système. Les concepts de base, les "outils" étaient là, mais il faut pas dénigrer le défi technique réalisé: faire une base de données distribuées complètement décentralisées.
Mais il y en a plein d'autres ! La DHT de bitTorrent est le meilleur exemple. Et paye ta base de donnée: 5 opérations atomiques par secondes, et 30 min de latence en écriture.
L'innovation c'était d'avoir la linéarisabilité entre transactions de blocs différents. C'est pas rien, mais c'est pas un truc de ouf non plus, surtout avec les limitations techniques que ça entraine. D'ailleurs, tout le monde est en train d'abandonner le principe de base complètement décentralisée avec la mode au “Proof of Stakes”.
En vrai, de manière générale, le protocole bitTorrent est bien plus dingue que celui du bitcoin, d'ailleurs ça avait suscité un vrai engouement y compris dans le monde académique, là où les «papiers» qui parlent de blockchain sont tous écrits par des «chercheurs indépendants» … Dans un registre assez proche, en dehors du monde très petit des informaticiens des systèmes distribués, y'a pas grand monde qui s'est entousiasmé de l'invention de Paxos et BPFT à l'époque ou de Raft plus récement …
La seule véritable raison pour laquelle le bitcoin a percé, elle est politique: Satoshi est un libertarien vivant comme ses semblables dans le culte de l'école autrichienne d'économie. Et il a le bon goût d'avoir fini son projet au moment où la crise des subprimes éclate, entrainant l'intervention de la Fed. Cette intervention de la Fed était un truc insupportable pour les libertariens américains, qui ont vu le bitcoin comme le messi qui allait les sauver de l'inflation de l'apocalypse qui punirait le monde pour le péché de la Fed (je caricature mais à peine, y'a une vraie dimension mystique sur ce sujet là …). Et une fois qu'il y avait une communauté d'utilisateurs plus importante que la capacité du réseau à générer des tokens, les exchanges sont apparus, et vu que le nombre de bitcoin est limité, plus il y avait de gens qui entendaient parler du truc, plus la valorisation montait, et c'est devenu un pure actif spéculatif (ça fait longtemps que la mode de «payer des vrais trucs en bitcoin» est passée).
Et depuis, il y a des gens qui cherchent des «usages» pour lesquels cette «techno incroyable» va apporter quelque chose, mais curieusement soit ça disparait soit ça survit comme un truc spéculatif …
Le problème fondamental c'est qu'on a banni du discours toutes références raciales, mais aucunement des faits (le rapport à la police, à l'emploi, au logement), et ça abouti à une situation où pour parler des problèmes de racisme de fait dont elles sont victimes, les minorités doivent employer le vocabulaire adapté (qui est l'ancien vocabulaire du racisme institutionnalisé, quand il s'assumait) et c'est alors qu'on leur reproche de tenir un «discours raciste». On a créé une situation, puis on a banni les mots la décrivant, c'est ça qui est Orwellien.
Tous les systèmes marchent par répartition (sauf à stocker des conserves à la cave en prévision de la retraite), même les systèmes dits «par capitalisation» comptent sur le fait que les futures générations seront là pour faire tourner l'économie et faire en sorte que le capital accumulé produise une rente pour la retraite.
Il y a des systèmes par répartition publics dont le montant de pensions est garanti par l'État, et des systèmes par répartition privée où le montant des pensions est fixé par le marché, mais dans tous les cas c'est les générations suivantes qui paient les vieux.
Imagine ton entreprise elle fait 100k€ de CA, et elle a 20k€ de charges hors salaires. Elle peut soit :
Verser 80k€ de salaires dont 20k€ partent en cotisation retraites et vont payer les petits vieux Français.
Dans les 2 cas c'est l'économie réelle, c'est à dire des entreprises que font tourner les travailleurs de ces entreprises, qui paie les gens qui sont désormais à la retraite.
Les deux principales différences étant:
avec la retraite capitalistique, le risque lié à une crise économique est porté par les individus (chute de la valeur du capital), au lieu de l'être par la société (trou ponctuel dans les recettes et déficit associé). Ça a la conséquence accessoire mais pratique de rendre la santé des marchés financiers importante aux yeux du public, les gens étant moins prompts à réclamer des taxations des transactions financières ou autre quand leur retraite en dépend.
Une élection avec un scrutin uninominal à deux tours (précédé de sondages, ça serait différent sinon) ce n'est rien d'autre que 2 tours avec un choix binaire: qui arrive 2ème, puis qui arrive 1er. (La seule exception dans l'histoire de la Vème république c'est 2017 où on a 4 candidats super proches). On peut le regretter (et par exemple souhaiter l'avènement du jugement majoritaire[1]), mais il n'empêche que c'est comme ça que l'élection fonctionne. En votant Jadot au premier tour, un électeur a exactement la même responsabilité qu'un électeur LFI qui s'abstiendra au 2nd tour, strictement. (Et le responsable politique qui appelait à voter Jadot la même que celui qui appellerait à s'abstenir). Il n'a pas de «le premier tour ça ne compte pas je vote pour mon candidat préféré».
[1]: mais ce n'est clairement pas mon cas
À part dans les grandes villes ou les gens qui prennent leur voiture le font «par confort» (coucou mes beaux parents qui râlaient contre la fermeture des voies sur berge) la plupart des gens prennent leur voiture parce qu'ils n'ont pas le choix: le seul logement abordable est à 30 min en voiture de leur boulot dans une zone pavillonnaire où y'a pas rien accessible à pied. Le vrai confort c'est d'habiter en centre-ville, mais c'est hors de prix. Même dans les villes de merdes, perdues au fin fond du Loiret (chez moi) et où le centre-ville est mourant, avec tous les commerces qui ferment, une maison en centre-ville coûte plus cher qu'en périphérie et en plus y'a de la rénovation à faire. Résultat: 1 maison sur 5 dans ma rue est inhabitée.
Mais ça c'est du ressort de la politique: la densification des villes et la fin des extensions périurbaines, l'arrêt des subventions publiques pour les ZA en périphérie, et le fait de taxer les propriétaires de logements vides (souvent des héritages par chez moi) pour qu'ils vendent leurs biens à un prix raisonnable plutôt que de le garder vide en attendant que les prix montent …
Forcément si la vision de l'écologie c'est «on va monter les prix et laisser faire le marché pour que les gens ils consomment moins d'essence», là ça a peu de chances de marcher …
Tout l'argent est de «l'argent magique», l'argent ça n'existe pas autrement que parce qu'on est tous d'accord sur le fait que ça existe. Quand les gens arrêtent de croire au mythe de l'argent pour une monnaie en particulier il y a effondrement de cette monnaie, c'est ce qu'on appelle couramment l'«hyperinflation». C'est d'ailleurs un terme trompeur parce que ça n'a en fait rien à voir avec l'«inflation» (c'est un terme relativement récent, et son emploi culmine lors de la période d'hégémonie de l'école monétariste, ce qui n'est probablement pas une coïncidence …)
C'est un logiciel propriétaire, et j'aimerai bien un équivalent de grammalecte en Anglais, mais au moins ça fait le taff.
Yesterday, I failed a technical interview. It happens, and that's OK[0]. But this one left me with a pretty bad taste in the mouth: I didn't feel I was rejected because I hadn't met the company's standards, or because I made a mistake, but mostly because I was tested for something completely irrelevant for a developer job.
The technical interview wasn't a conventional one, it was one of the new fancy “automated interviews”, where you log into a website and then you're being given instructions and a tight time limit. When the limit expire, your code is checked against an automated test suite and you're being given a grade.
For the HR's perspective, it sounds awesome: you have a very cheap way to screen dozens of candidates without human interactions. No more false positive, every candidate passing the test must be “technically proficient” and all you have to do next is assess their social skill.
Unfortunately, these kinds of tests are very bad at measuring technical proficiency of a developer. To understand why, you need to understand what a developer's job is about.
A developer's job isn't to write code: the role of a developer is to turn someone's needs (1) into a product (2). We do so by writing code(3) as part of a development team (4).
(1): a big part of a developer's job is to ask questions, to clarify the needs. You want me to write a program that converts a camelCased
string to kebab-case
? OK, what do you mean by “camelCase”? Does this string: PascalCase
counts as “camelCase” in your mind? And how about acronyms? And numbers? And emojis? Are your input always gonna be well-formatted because they have been validated, or do I need to handle the situation when I'm being given a string which isn't “camelCase” in the first place? What do you want the program to do if an error occurs? Send an event to your telemetry system? Print a stack trace? A user-friendly error message? If so, should the message be internationalized? As you can see, there's no such thing as “a program that does X”, it's all about clarifying the stakeholders needs. And there's nothing worse than a developer who starts coding as soon as they think they understand the specification, without asking any questions to be sure that their understanding is aligned with the needs.
(2): a product is more than a piece of code, and sometimes your users' business depends on your product working as intended. How you make sure your code is working, how you monitor when something goes wrong and how you deal with failures in production, are what makes the difference between reliable and bad software.
(4): a developer almost never works alone: reading someone's else code, writing code that is easy to understand and maintain by your coworkers, and using a version control are fundamental skills for any developer.
[0] : to be honest, it's the fifth time in eleven years, and I've always been pissed off after failing a technical interview, but I'm usually mad at myself for being bad.
[1] : https://github.blog/2021-06-29-introducing-github-copilot-ai-pair-programmer/
[2] : https://deepmind.com/blog/article/Competitive-programming-with-AlphaCode
Nous vivons à une époque absolument effrayante. L'extrême droite a complètement gagné la bataille culturelle, et de la pire manière qui soit.
Dans les années 80 ça a commencé par «les étrangers nous volent notre travail», chassant sur les terres des communistes (qui luttaient depuis longtemps contre l'immigration de travailleurs encouragée par le patronat pour briser les grèves et miner les syndicats), puis ça a été «les étrangers nous piquent nos aides publiques», mais ce qui a vraiment marché c'est l'argument de la violence et de la sécurité: «les étrangers volent, violent et tuent, avec la complicité de la justice et du pouvoir politique». Sarkozy a été le premier à reprendre cet argument à son compte, puis Manuel Valls l'a définitivement fait rentrer dans le lieu commun du discours politique, et Macron via Darmanin, le Sarkozy miniature, continue à fond sur cette voie. Entretenant le mensonge que la justice est laxiste, et le mensonge de dire que la violence est importée, commise par des immigrés barbares contre les braves français.
Évidemment, loin de siphonner des voix à l'extrême droite, cela ne fait que banaliser leurs idées, et rendre leur discours plus audible. Maintenant que tout le monde (du moins tous ceux qui ont leur rond de serviette à la télé) est d'accord pour dire qu'on a un problème grave avec les étrangers, l’extrême droite pousse ses pions un peu plus loin: ce n'est pas suffisant d'avoir conscience du problème, encore faut-il l'affronter. Et pour cela, c'est pratique les problèmes imaginaires: puisqu'ils n'existent pas il n'est pas possible de proposer de solution alternative, seule l'extrême droite à la solution: la déportation (pudiquement appelé «remigration») et le génocide («la guerre civile»). Leur rêve c'est Srebrenica ou la saint Barthélemy.
Et ils sont plus proches que jamais d'arriver à leurs fins …
La France est riche de ses utopies, qui lui aide à surmonter son histoire et à enterrer les fantomes du passé.
La France n'a pas à avoir honte de son histoire même si elle est sombre, la seule action honteuse c'est de refuser de voir les ténèbres dans cette histoire: pogroms de juifs au XIème siècle. Massacres de protestants au XVIème. Monarchie absolue et détention arbitraires au XVIIème siècle. Guerre totale pour tenter d'établir un empire sur tout le continent Européen sous Napoléon. Massacres, tortures, arrestations arbitraires et déportation de militants socialistes au XIXème siècle. Esclavage et massacre de marrons aux Antilles et à la Réunion. Génocides d'amérindiens au Quebéc. Meurtres, viol, pillage et confiscation de terres dans les colonies Africaines. Torture et assassinats de militants décoloniaux dans les années 60-70. L'histoire de France est pleine de cadavres, de mutilés et de déportés.
La France d'aujourd'hui n'est ce qu'elle est que parce que certains dans le passé ont eu le courage de regarder en face les horreurs qui s'y déroulaient, et décidé d'y mettre un terme. La monarchie absolue, l'esclavage, la colonisation sont aujourd'hui enterrés grace à eux. Le tour des discriminations raciales, du néocolonialisme et de la «république» autoritaires viendront un jour, grace à ceux qui se battent au quotidien, contre ceux qui défendent le pire au nom du respect dû au passé.
Cette phrase est profondément ancrée dans la vision dite «Autrichienne» de la monnaie, bien qu'assez courant dans l'imaginaire populaire c'est une vision très orientée idéologiquement (libertarienne) et qui décrit très, très mal le fonctionnement d'un système monétaire. C'est un peu la théorie de la terre plate appliquée à l'économie, quel malheur qu'elle soit aussi populaire :|
Ça va être difficile d'«expliquer» ça de manière carrée en 5 minutes, pour reprendre l'exemple de la terre plate, c'est un peu comme face à la question «mais papa, pourquoi le trajet le plus court entre Paris et New-York il passe par le Groenland ?». Je ne vais pas parler de géodésiques, mais je vais essayer de donner quelques éléments conceptuels avec les mains :
déjà, la «monnaie» c'est pas un objet unique: il y a plein «d'euros» différents, un euro sur un PEL bloqué, ça n'est pas la même chose qu'un euro sur un compte courant, etc. Tu peux convertir l'un en l'autre, mais pas n'importe quand et pas dans n'importe quelle condition. Le système monétaire a énormément de trucs différents, qui sont plus ou moins tous des euros. (les économistes des banques centrales les regroupent en différentes catégories pour y voir un peu plus clair: M0, M1, M2, M3 et M4)
et, ça n'a pas de quantité définie: tous les jours il se crée des milliards de nouveaux euros, d'autres milliards sont détruits, et le solde est très différent d'un jour sur l'autre. Ce sont les banques privées qui créent et détruisent la monnaie, par le crédit et leur remboursement.
ensuite, il n'y a pas de liens fort entre quantité de monnaie et valeur de celle-ci. Au niveau national tu peux avoir de l'inflation alors que tu as peu de monnaie créée, de la déflation alors que c'est l'inverse. Et au niveau international, tu peux avoir une monnaie qui s'apprécie alors même que ta banque centrale injecte masse de liquidité. Bref, c'est un gros merdier chaotique et il faut vraiment se sortir du crâne l'idée que + de monnaie => inflation. Ça, ça ne marche que pour des poules sphériques dans le vide à l'équilibre thermodynamique.
dans une économie occidentale contemporaine, l'essentielle de la valeur produite l'est sous forme de services, le physique ne représente qu'une petite partie des flux. Du coup si tu vas chez le coiffeur, et que tu payes en monnaie locale, tu vas en avoir une petite partie qui va vouloir être convertie en euro pour sortir de la localité pour payer les shampoings, l'eau et l'élec, mais la plupart de cet argent reste sur place (salaire de la coiffeuse & du gérant, loyer si le propriétaire est un local, salaire de la femme de ménage, etc.)
un point clé de la santé économique (à toute échelle), c'est la liquidité (tu es bien placé pour le savoir). Si la monnaie est immobile (parce que thésaurisée par exemple), ton économie est paralysée. L'intérêt d'une monnaie locale ça peut être d'augmenter la liquidité d'une zone précise.
Même s'ils partagent une rhétorique commune de «se débarrasser de l'État oppresseur », l'anarchisme et le libertarianisme s'opposent radicalement : l'anarchisme veut supprimer l'oppression en commençant par celle de l'État, tandis que le libertarianisme veut juste supprimer l'État et garder l'oppresseur.
L'anarchisme est nécessairement socialiste. Oui il y a des gens qui se revendiquent de «l'anarcho-capitalisme», mais c'est tout aussi absurde que de se revendiquer du «salafisme chrétien».
Qualifier Alain Finkielkraut d'intellectuel c'est quand même aller un peu vite en besogne: aujourd'hui c'est avant tout un présentateur de radio et un chroniqueur télé. Alors oui il a écrit des livres, mais Loana aussi.
Ce que j'admire chez Alain Finkielkraut, c'est son estomac. Après toutes ces années d'aigreur extrême, toujours pas d'ulcère c'est fabuleux.
Le capitalisme, il n'y aura pas besoin de le renverser, il se renverse tout seul à intervalle régulier. Ce qu'il faudra, c'est le moment venu être capable d'empêcher nos dirigeants de le sauver une fois de plus avec l'argent du contribuable.
La monnaie a deux rôles fondamentaux, c'est non seulement le support de paiement, mais c'est également le support de l'épargne et c'est sans doute l'aspect le plus important ! Le fait que les théories économiques ignorent complètement le rôle de l'épargne comme moteur de l'économie est l'un de leur plus gros échec.
Les homéopathes sont un peu des charlatans, mais au moins jusqu'ici ils n'ont pas été créer de «Prix Boiron en Science Homéopathique en mémoire d'Alfred Nobel» pour s'inventer une légitimité …
Tous les antisémites sont des fils de pute, mais tous les fils de pute ne sont pas antisémites. Soutiens au peuple palestinien.
L'empathie est l'essence de l'être humain, et si un professionnel refuse de faire preuve d'empathie et de déroger à un protocole établi pour rendre service à son prochain, alors il n'est rien d'autre qu'une machine. Et comme c'est une machine qui ne travaille que 35h par semaine, qui doit se nourrir et payer son loyer, c'est une machine bien trop coûteuse qui finira tôt au tard par être remplacée par un automate.
Le problème avec une constitution qui prévoit un poste que seul un géant peut avoir les épaules de porter, c'est que ça dissuade les lucides, et ne laisse place qu'à ceux à qui la grosse tête fait croire qu'ils ont de la carrure. On finit alors avec des hommes d'une grandeur moyenne, qui passent pour des nains à côté de leur égo.
Dans une société démocratique, l'État gouverne par le consentement, pas par la soumission.
Le libéralisme n'est pas compatible avec les valeurs de la république.
Même s'il n'y a pas que des gens fréquentables, le problème des violences policières ce n'est pas le problème de la Police, et encore moins le problème des policiers : c'est le problème de l'État, et le manière dont les gouvernements gèrent la contestation sociale sous toutes ses formes.
J'ai l'ambition d'une société où la liberté de tous est l'objectif ultime, une société qui vise à l'émancipation des individus, en réduisant l'emprise de l'État sur nos vies, sans se contenter de le remplacer par des entreprises privées.
Ma vision d'un idéal en termes d’organisation sociale du travail est très différente de celle de Friot, très inspirante au demeurant. Certains pourraient dire qu'elle est «moins radicale», voir pire qu'il s'agirait d'un «compromis» avec le système capitaliste. C'est une très mauvaise manière de voir les chose : le capitalisme est un totalitarisme, il n'y a pas de compromis possible. Ce qui peut prêter à confusion, c'est que ma vision est inspirée, en plus du corpus idéologique traditionnel à gauche, d'un certain nombre de points qu'on pourrait qualifier de «valeurs bourgeoises», mais qui sont selon moi d'avantage des «concepts» issus de la philosophie libérale, dont j'estime qu'ils ne sont pas tous à jeter. L'idéologie dans laquelle ces concepts s'insèrent traditionnellement doit être combattue de toutes nos forces, mais certains concepts (l'égoïsme, la compétition) méritent tout de même qu'on y prête une certaine attention.
[en entretien] vos défauts : je suis pugnace, opiniâtre, parfois un peu pédant. Et très souvent facétieux.
La religion était l'opium du peuple. Maintenant qu'elle est passée de mode, pour que le peuple se tienne tranquille, il est grand temps de légaliser l'opium.
Le libéralisme et la social-démocratie sont deux philosophies politiques bourgeoises. À ce titre, elles partagent l'idée de l'existence d'un ordre social qu'il s'agirait de préserver. La différence fondamentale entre les deux, c'est que face à une contestation de l'ordre social, la social-démocratie cible les fondements de la contestation (difficultés financières, inégalités, sentiment d'absence de liberté), en faisant des concessions (congés payés, sécurité social, salaire minimum, légalisation de l'avortement, etc.) pour essayer de faire rentrer les choses dans l'ordre. Ces concessions, si elles peuvent être plus ou moins importantes, ne remettent jamais l'ordre en question: la propriété privée des moyens de production, la mise en concurrence des travailleurs sur le «marché du travail», l'asymétrie homme-femme.
Au contraire, confronté à une contestation, le libéralisme tente de préserver l'ordre par la force en faisant appel à la police (les «forces de l'ordre»). Face à une contestation grandissante, le recours à la police se trouve renforcé, et la répression s'intensifie, ce qui a pour effet de radicaliser encore d'avantage la contestation. À terme, et à moins qu'une révolution violente ne l'ait renversé ou qu'un gouvernement social-démocrate ait pris sa place, la pression policière finit par atteindre le niveau nécessaire pour que la contestation ne parvienne plus à s'exprimer: on a alors basculé alors dans un régime autoritaire.
la religion c'est comme une moustache
Tu as le droit d'avoir une moustache et personne n'a le droit de te forcer à te raser
Aujourd’hui en France on trouve que la moustache c'est un peu dépassé
Quelqu'un qui critique publiquement votre moustache, c'est un connard, pour autant vous n'avez pas le droit de le frapper.
Il faut arrêter d'utiliser la rengaine «l'État ne peut pas tout» pour faire croire que l'État ne peut rien.
Il n'y a pas de problème de confiance entre les Français et l'État, l'État est responsable devant les citoyens, ils n'ont pas à lui faire confiance. Par contre il y a un problème de respect : les gouvernants ont trop longtemps manqué de respect pour les citoyens, et maintenant c'est réciproque. Il faut regagner le respect.
La propriété c'est pas un droit divin, c'est un droit institutionnalisé parce qu'en tant que société on estime que c'est moralement une bonne chose. Au fil du temps on en a d'ailleurs rajouté (la propriété intellectuelle pour protéger les artistes par exemple) et supprimé (la propriété d'autres être humains), et on pourrait complètement envisager de supprimer la propriété locative de logements de la même manière qu'on a supprimé l'esclavage sans toucher aux autres formes de propriétés.
Travailler sur des valeurs moyennes c'est dangereux: toutes les distributions n'ont pas une moyenne représentative de l'ensemble. Par exemple, l'être humain «moyen», qui a un testicule, un ovaire et un demi pénis n'est pas très représentatif.
La France subit les effets d'une politique économique catastrophique depuis 20 ans. En théorie, les effets désastreux de cette politique auraient dû être compensés en partie par les évolutions du taux de change: la faiblesse de l'économie Française entrainant la dévaluation du Franc, qui aurait à son tour rattrapé un peu la situation (en rendant les entreprises françaises exportatrices plus compétitives sur les marchés internationaux, et les importations plus chères). Mais du fait du taux de change fixe au sein de la zone Euro, cette compensation n'a pas eu lieu, et la France sombre lentement … Heureusement pour les plus aisés, le fait que leur épargne soit en Euro leur a évité une perte de capital consécutive d'une dévaluation du franc. Comme quoi tout n'est pas perdu pour tout le monde …
Dans une société capitaliste il y a un affrontement permanent entre deux castes qui se battent pour le pouvoir et la domination sur l'autre: les entrepreneurs et les investisseurs. Ce sont les premiers qui sont la source de la prospérité des sociétés industrielles, mais les seconds ont tendance à prendre le pouvoir à moyen/long terme parce que les enfants des premiers sont les seconds. Entre 1929 et 1980 les financiers ont été activement bridés par la loi dans tous les pays développés, mais depuis les années 80 la dérégulation de la finance leur a redonné les pleins pouvoir, l'exception de l'industrie du numérique.
Les États-Unis (et les Anglais au XIXème siècle) qui expliquent que le libre-échange c'est bien, c'est le lion qui demande aux antilopes de le laisser sortir de sa cage parce que les barrières c'est pas bien.
L'enseignement de l'Économie on commence par t'expliquer que la terre est plate, hypothèse qui sera ensuite utilisée partout, mais parce qu'il y a un chapitre qui traite des «imperfections de la planéité» on considère que c'est OK.
François Lenglet et Dominique Seux qui donnent leur opinion sur les politiques économiques, c'est comme si Fred et Jamy donnaient leur avis sur la conception de l'EPR.
L'UE repose sur l'idée de la suppression de toutes les barrières. C'est une belle idée sur le papier, mais résiste mal à l'épreuve de la réalité. Personne ne supprime les portes coupe-feu au prétexte de la liberté d'aller et venir.
L'argent, c'est quelque chose que je vais accepter en échange de quelque chose que je possède, parce que j'ai confiance dans le fait que plus tard je pourrais l'échanger contre quelque chose que je souhaite d'une valeur similaire à ce que j'ai donné pour obtenir cet argent.
Le mélange des genre de la «protection sociale», entre ce qui relève de la solidarité nationale et ce qui relève de dispositifs assurantiels, contributifs (retraite, chômage, indemnités d'arrêt maladie / congé maternité) participe d'une confusion bienvenue pour les hommes politiques de droites, visant à faire croire que l'on dépense trop «pour le social», pour les assistés, les fainéants, ceux qui profitent du système (sous entendu pour les immigrés).
Le concept de confusion bienvenue peut aussi s'appliquer au régime des retraites des fonctionnaires qui, en raison du gel du point d'indice et de la multiplication des primes, n'est aujourd'hui plus réellement plus avantageux que celui du privé.
C'est trop cool ce truc !
C'est un éditeur qui fait des remarques sur le style de ce que tu écris (en anglais). Les remarques sont basiques mais ça donne quand même un retour intéressant.
Dans le même thème :
https://foxtype.com/concise
https://draftin.com/ (sur inscription)
Un beau tas de pipeau par un mec dont le métier c'est de vendre de la presta en Inde.
Même si en l'occurence, ce n'est pas tant l'offshoring (fait de payer des prestas étrangers sous-payés) le problème, c'est le concept de SSII tout court qui est une catastrophe industrielle : l'informatique va occuper une place de plus en plus importante dans l'activité des entreprises, une boite même leader sur son marché dont le système d'information est obsolète n'arrivera jamais à innover et se fera balayer par des sociétés plus réactives. L'externalisation des compétences informatiques est une connerie, tout comme le désir idiot d'avoir des solutions sur mesures (combien d'entreprise ont commandé un intranet «from scratch» à des SSII, en rédigeant de A à Z un cahier des charges spécifiques).
Le seul avenir viable des entreprises non informatique, c'est l'internalisation des équipes techniques, et la ré-utilisation massive de composants open-source: faire le moins possible de développements spécifiques, et avoir des équipes de choc en interne pour maintenir et faire évoluer l'infrastructure.
Edit: 7 ans et demi après, je suis encore complètement d'accord avec ce que j'ai écrit.