]]>A few years ago a friend advised me that if I wanted to know what was going on in the real world, I should read the business pages. Although my lifelong interest has been in the study of religion, I am always willing to expand my horizons; so I took the advice, vaguely fearful that I would have to cope with a new and baffling vocabulary. Instead I was surprised to discover that most of the concepts I ran across were quite familiar.
Expecting a terra incognita, I found myself instead in the land of déjà vu. The lexicon of The Wall Street Journal and the business sections of Time and Newsweek turned out to bear a striking resemblance to Genesis, the Epistle to the Romans, and Saint Augustine's City of God. Behind descriptions of market reforms, monetary policy, and the convolutions of the Dow, I gradually made out the pieces of a grand narrative about the inner meaning of human history, why things had gone wrong, and how to put them right. Theologians call these myths of origin, legends of the fall, and doctrines of sin and redemption. But here they were again, and in only thin disguise: chronicles about the creation of wealth, the seductive temptations of statism, captivity to faceless economic cycles, and, ultimately, salvation through the advent of free markets, with a small dose of ascetic belt tightening along the way, especially for the East Asian economies.
The East Asians' troubles, votaries argue, derive from their heretical deviation from free-market orthodoxy—they were practitioners of "crony capitalism," of "ethnocapitalism," of "statist capitalism," not of the one true faith. The East Asian financial panics, the Russian debt repudiations, the Brazilian economic turmoil, and the U.S. stock market's $1.5 trillion "correction" momentarily shook belief in the new dispensation. But faith is strengthened by adversity, and the Market God is emerging renewed from its trial by financial "contagion." Since the argument from design no longer proves its existence, it is fast becoming a postmodern deity—believed in despite the evidence. Alan Greenspan vindicated this tempered faith in testimony before Congress last October. A leading hedge fund had just lost billions of dollars, shaking market confidence and precipitating calls for new federal regulation. Greenspan, usually Delphic in his comments, was decisive. He believed that regulation would only impede these markets, and that they should continue to be self-regulated. True faith, Saint Paul tells us, is the evidence of things unseen.
[…]
Omniscience is a little harder to gauge than omnipotence. Maybe The Market has already achieved it but is unable—temporarily—to apply its gnosis until its Kingdom and Power come in their fullness. Nonetheless, current thinking already assigns to The Market a comprehensive wisdom that in the past only the gods have known. The Market, we are taught, is able to determine what human needs are, what copper and capital should cost, how much barbers and CEOs should be paid, and how much jet planes, running shoes, and hysterectomies should sell for. But how do we know The Market's will?
In days of old, seers entered a trance state and then informed anxious seekers what kind of mood the gods were in, and whether this was an auspicious time to begin a journey, get married, or start a war. The prophets of Israel repaired to the desert and then returned to announce whether Yahweh was feeling benevolent or wrathful. Today The Market's fickle will is clarified by daily reports from Wall Street and other sensory organs of finance. Thus we can learn on a day-to-day basis that The Market is "apprehensive," "relieved," "nervous," or even at times "jubilant." On the basis of this revelation awed adepts make critical decisions about whether to buy or sell. Like one of the devouring gods of old, The Market—aptly embodied in a bull or a bear—must be fed and kept happy under all circumstances. True, at times its appetite may seem excessive—a $35 billion bailout here, a $50 billion one there—but the alternative to assuaging its hunger is too terrible to contemplate.
— Permalink
Car le péché originel du bonus réparation tient au fait qu’il a été pensé en faisant fi des mécanismes de base régissant l’économie de marché. « Avec cette aide, l’État stimule la demande : plus de consommateurs vont faire réparer leur sèche-linge car ils sont encouragés financièrement à le faire. Mais en face, rien n’a été fait pour développer une offre de réparateurs suffisante qui aurait permis de répondre à cet afflux de demandes » pose l’économiste Olivier Babeau, président du groupe de réflexion libéral Institut Sapiens.
[…] Résultat, « quand la demande augmente mais que l’offre ne suit pas, c’est mécanique : les prix augmentent » poursuit l’économiste.
Je connaissais déjà M. Babeau, dont l'intelligence n'est définitivement pas la plus grande qualité, mais là il fait très fort !
Si les aides font que les marges des entreprises augmentent, c'est ça qui fait en sorte que l'offre augmente. Comment on peut avoir une compréhension aussi étriquée des phénomènes et quand même avoir envie de parler dans les médias ?!
— Permalink
Petite note de lecture d'un article inepte écrit par un économiste typique :
A L’OCCASION DE SA VISITE au Salon de l’agriculture, le président de la République a remis sur la table l’idée d’un « prix plancher » pour les produits agricoles. Cette idée part d’une bonne intention, celle d’améliorer la rémunération des agriculteurs. Il est vrai que, selon l’Insee, 18% des ménages agricoles vivaient en 2021 sous le seuil de pauvreté, contre 13% des ménages français ayant des revenus d’activité.
Pour autant, une bonne intention n’a jamais fait une bonne politique économique. Le prix plancher entraîne de nombreux effets pervers.
En premier lieu, comme il est fixé par définition au-dessus du prix de marché, il va inciter à augmenter la production. Si la demande est stable, cette production agricole additionnelle ne va pas trouver de débouchés : ce qui aura été gagné en prix sera in fine compensé par des baisses de volume. Souvenons-nous de ce qui s’est passé en Europe dans les années 1980 avec la garantie d’un prix d’achat du lait : l’Europe s’était retrouvée à devoir détruire des stocks de beurre et de poudre de lait invendus.
Vu que le prix du beurre a triplé en 10 ans à cause des exportations, on est tranquile à ce niveau là …
En second lieu, dans un contexte d’ouverture à la concurrence internationale, si le prix plancher s’écarte durablement du prix mondial, les acheteurs vont reporter leur demande sur des fournisseurs étrangers, ce qui augmentera les importations.
Il faudrait être parfaitement idiot au moment de la rédaction de la règle pour que ça arrive: si tu interdit aux agriculteurs de vendre en dessous du prix plancher c'est ça qui se passe, mais ce n'est absolument pas ça qu'il faut faire. Il faut interdire aux industriels d'acheter en dessous du prix plancher et paf tu n'as pas ce problème puisque quelle que soit la source d'approvisionnement des industriels, ceux-ci sont tenus de payer le prix plancher.
En troisième lieu, comme les exploitations agricoles n’ont pas la même taille et les mêmes coûts de production, un prix plancher fixé à partir des coûts des petites exploitations va créer une « rente » artificielle en faveur des grands exploitants.
Oui. Mais ce n'est pas nécessairement une mauvaise chose, ça peut aussi avoir des conséquences positives (plus de liquidité pour investir dans l'appareil productif et augmenter encore la productivité, possiblité pour les ouvriers agricoles de négocier de meilleurs salaires, etc.) et rien n'empêche de taxer les grosses exploitations pour récupérer les sommes indues …
Le prix plancher va ainsi contribuer à accroître les disparités de revenus, déjà fortes, au sein du monde agricole. En dernier lieu, la hausse du prix des produits agricoles sera répercutée par les industriels de l’agro-alimentaire et par la grande distribution dans le prix de vente final des produits qui intègrent des intrants agricoles. A la fin des fins, ce sont les consommateurs qui paieront la facture, avec des prix plus élevés et une réduction de leur consommation. Le prix plancher n’aura fait que redistribuer la valeur des consommateurs vers les agriculteurs, sans affecter pour autant les maillons intermédiaires.
Bah alors le marché ne ferait pas son travail ? Si les coûts augmentent, la concurrence entre les actuers de l'agro-alimentaire devrait les empêcher de monter les prix et rogner leurs marges, non ? (évidemment que non, le marché ne marche pas comme les économistes pensent qu'ils marchent …)
Fondamentalement, le défaut du prix plancher est qu’il ne s’attaque pas aux causes structurelles du faible prix des produits agricoles. Il ne fait qu’en gérer (mal) les conséquences. Parmi les causes structurelles, se trouve l’asymétrie du pouvoir de négociation entre agriculteurs et industriels. L’exemple du lait est à cet égard bien connu : s’il existe au niveau national un grand nombre de collecteurs de lait, la concurrence au niveau local reste souvent limitée.
Ainsi, dans certaines zones géographiques de montagne, il n’existe qu’un seul collecteur, alors que les producteurs de lait, de petite taille, sont nombreux. Cette configuration de marché, avec un seul acheteur et de multiples offreurs s’apparente à un « monopsone ». Le monopsone – et plus généralement l’oligopsone – use de son pouvoir pour maintenir un faible prix d’achat.
Ce n'est pas un problème de monopsone Emmanuel, c'est un problème de concurrence pure et parfaite ! Les matières premières agricoles font partis des très rares biens qui remplissent les conditions de cette chimère économique: atomicité des participants, très faibles barrières à l'entrée, produits homogènes et absence d'asymétrie d'information (grâce aux normes et aux contrôles !). Du coup, les agriculteurs se retrouvent à vendre leurs produits à des prix qui ne leurs permettent pas de vivre correctement, parce que la concurrence est trop efficace !
]]>Pour remédier à cette situation, une solution consiste à renforcer le pouvoir des producteurs, en favorisant le développement des coopératives, y compris au stade de la transformation, et des organisations de producteurs chargées de la vente du lait. Une solution de long terme, certes peu médiatique, mais plus efficace et durable que le prix plancher.
— Permalink
Le gouvernement des nulos en économie: on est au bord de la récession, faire des coupes budgétaires c'est le truc à ne pas faire et eux ils foncent tête baissé dans le désastre …
]]>Le mur budgétaire de 2025 se rapproche. Pour trouver des économies inédites, le chef de l’Etat et son Premier ministre n’ont pas d’autres choix que de s’attaquer au sujet
Gabriel Attal, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, le 30 janvier dernier.
Réduction de la durée d’indemnisation du chômage, désindexation des retraites, économies sur les dépenses de santé, les pistes explorées sont nombreuses. Et explosives.
DIX MILLIARDS DE COUPES dans les dépenses de l’Etat par décret, ce n’était qu’un apéritif ! Une mesure d’urgence pour tenir la réduction du déficit programmée pour 2024 sans passer devant le Parlement et risquer une motion de censure. « Cela représente moins de 0,5% de la dépense publique, souligne un conseiller du pouvoir. C’est une étape, pas une finalité ». Un euphémisme.
Car, si la prévision de croissance a été revue à la baisse pour 2024, de 1,4% à 1%, celle de l’année prochaine est aussi obsolète. Elle devrait être loin de la cible de 1,7%. Et qui dit moins de croissance, dit moins de recettes. Il va donc falloir trouver beaucoup plus que 12 milliards d’économies. Le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, qui a une petite expérience de Bercy, a déjà prévenu : « Le budget 2025 sera d’une importance sans doute inédite ». Si les objectifs de réduction des déficits ne sont pas atteints, la dette française va continuer à progresser après avoir bondi de moins de 98% avant la crise Covid à plus de 111% du PIB. Avec le risque qu’elle ne cesse d’enfler.
Taxation. Jusqu’à présent, Emmanuel Macron et Bruno Le Maire ont résisté aux hausses d’impôts, même si les « aides aux entreprises » sont dans le viseur. « La solution qui consistera à augmenter l’impôt des riches, c’est-à-dire, en réalité, des classes moyennes, suscitera leur exaspération légitime », martèle le ministre des Finances, même s’il pousse le sujet d’une taxation plus forte des milliardaires au niveau mondial.
Reste à trouver de telles économies. Sur l’Etat ? Oui, mais les lois de programmation sectorielles pluriannuelles empilées par Emmanuel Macron depuis 2017 représenteront « 31% des dépenses de l’Etat en 2027 », rappelle la Cour des comptes. L’augmentation programmée des budgets de la Défense, de la Justice ou pour la sécurité intérieure, va contraindre les dépenses des autres ministères à diminuer comme jamais.
Quant aux collectivités locales, aux mains des oppositions, il est de plus en plus difficile de les contraindre. Reste… les dépenses de protection sociale, le plus gros morceau des dépenses publiques. En 2021, elles atteignaient 34% du PIB, un record en Europe. Elles dépassaient surtout 56% de la dépense
publique totale en 2022.
Sur les 12 milliards d’économies pour l’instant assumées pour 2025, le gouvernement a promis de trouver une moitié sur l’Etat, et l’autre sur les dépenses sociales… « Notre projet, c’est de faire moins de redistribution et plus de production », explique depuis des mois Bruno Le Maire.
Une ligne totalement assumée par Gabriel Attal depuis son arrivée à Matignon. La liste des pistes d’économies mises sur la table ces derniers jours est impressionnante. Le Premier ministre veut d’abord reprendre le dossier de l’assurance chômage des mains des partenaires sociaux, qui ont prévu de discuter de l’emploi des seniors jusqu’au 26 mars. Il souhaite acter, dans la foulée, une quatrième réforme de l’assurance chômage depuis 2017, pour inciter encore davantage à une reprise rapide d’emploi.
« On est passé de vingt-quatre à dix-huit mois de durée d’indemnisation, on peut encore la réduire. On peut aussi accentuer la dégressivité des allocations, cela fera partie des discussions », a-t-il expliqué ce week-end au Journal du Dimanche. « Cela fait partie des réformes les plus puissantes pour faire baisser le chômage. Soit on veut atteindre le plein-emploi, soit on ne le veut pas », justifie un conseiller du pouvoir. En privé, Bruno Le Maire avait évoqué le passage de dix-huit à douze mois. « C’est peut-être un peu raide », concède le même.
Une telle réforme peut-elle s’ajouter à des mesures spécifiques sur l’emploi des seniors ? Parce qu’elle est exprimée en pourcentage de la durée d’indemnisation, une nouvelle réduction diminuerait davantage le nombre de mois indemnisés de cette catégorie. Reste que ce nouveau tour de vis sur l’assurance chômage apparaît contraire à la « contracyclicité » qui avait présidé à la précédente réforme : l’indemnisation devait être raccourcie en cas de baisse du chômage et rallongée en cas de hausse. Or, le taux de chômage a commencé à remonter pour atteindre 7,5% fin 2023. Mais on reste encore loin du seuil fixé pour étendre les droits, établi à 9%...
Pré-retraites. Gabriel Attal devrait aussi acter la fin des « pré-retraites Unedic », un dispositif grâce auquel un chômeur indemnisé à l’âge légal de départ à la retraite peut bénéficier du maintien de ses allocations tant qu’il n’a pas atteint l’âge d’annulation de la décote. Selon l’Unedic, trois allocataires sur dix âgés de 62 ans ou plus étaient concernés mi-2022. Soit entre 70 000 et 80 000 personnes, dont 20 600 ont théoriquement épuisé leurs droits initiaux à indemnisation. Facture : 400 millions d’euros par an. « Peu présent dans le débat public, ce dispositif pèse fortement dans les négociations de fin de carrière dans les entreprises, en particulier dans les plus grandes », soulignait le Conseil d’analyse économique dès 2016. « C’est une belle trappe à inactivité ! », insiste un conseiller.
En matière de chômage, l’exécutif explore une autre piste explosive. La CSG sur les chômeurs pourrait être augmentée. Ces derniers bénéficient d’un taux réduit, progressif en fonction du montant des indemnités touchées, jusqu’à 6,2% contre 9,2% pour les salariés. « Beaucoup de demandeurs d’emploi sont exonérés. Le taux effectif moyen sur les allocations chômage est de 2% », pointe-t-on dans les allées du pouvoir.
Symboliquement, cette mesure peut être présentée comme un financement des 2 milliards d’euros de baisse de prélèvements en faveur des classes moyennes qui travaillent. Gabriel Attal a fait de leur défense sa marque de fabrique. La hausse de la CSG pour les chômeurs s’ajouterait alors à la suppression surprise, déjà annoncée par le Premier ministre lui-même, de l’allocation de solidarité spécifique pour les chômeurs en fin de droits. Elle sera remplacée par le RSA.
En matière de ballon d’essai, les retraites ne sont pas épargnées. Et pour cause : elles pèsent, à elles seules, 25% des dépenses publiques. Interrogé à ce sujet sur France Inter, le ministre délégué au Budget, Thomas Cazenave, n’a pas exclu une forme de sous revalorisation des pensions par rapport à 2025. « On aura ce débat pour le budget 2025 […]. Est-ce qu’on continue à indexer l’ensemble de nos prestations, l’ensemble de nos transferts ? », s’est-il interrogé.
Santé. Le sujet est explosif, tant les retraités ont soutenu l’élection du Président. Mais la revalorisation des retraites de base de 5,3% a coûté 14 milliards en 2024. Ce ne serait pas si nouveau. En 2018, Edouard Philippe s’était résolu à annoncer une sous-revalorisation des pensions et des prestations pour faire des économies avant la crise Covid.
Reste le dernier éléphant dans la pièce : la santé. Avec le vieillissement de la population, les dépenses de soins progressent vite, comme la facture des traitements innovants. « En sept ans, les dépenses d’assurance maladie sont passées de 185 milliards à 255 milliards », pointe-t-on à Bercy.
Le gouvernement a déjà acté le doublement des franchises médicales en 2024. Non seulement sur les boîtes de médicaments, mais aussi pour une visite chez le médecin ou sur les examens médicaux, les transports sanitaires et les actes paramédicaux (kinés…). « On est le seul pays qui continue à payer 5 milliards par an pour les transports médicaux ! », s’exclame un ministre. Une manne pour les taxis en province.
Une revue de dépenses très sensible se focalise sur la prise en charge à 100% de quelque 12 millions de patients atteints d’affections longue durée (ALD). Il ne s’agit évidemment pas de remettre en cause la prise en charge de ces maladies lourdes. « On n’est pas dingue », se récrie une source au fait du dossier. L’idée serait plutôt de restreindre la prise en charge à 100% par l’assurance maladie pour les autres problèmes de santé de ces patients.
« Je veux bien qu’on ait une grande discussion sur l’aide médicale d’Etat [pour les immigrés clandestins], qui pèse 1,2 milliard, mais, le vrai sujet, c’est l’explosion des ALD qui représentent maintenant quasiment la moitié des dépenses de santé, pointe un ministre, dans un tacle à LR. On dérive lentement vers le mode de pensée du RN : éviter les vrais sujets pour aller faire un débat sur les oreilles recollées financées par l’AME. »
Pour préserver les hôpitaux mal en point, le gouvernement va aussi devoir se colleter le sujet de l’inflation des arrêts de travail. « La question des indemnités journalières et de l’absentéisme touche toute l’économie. Vous pourriez me faire remarquer que c’est un sujet qui a été soulevé il y a six mois, et vous auriez raison », reconnaît un membre du gouvernement. Bercy voulait augmenter le nombre de jours de carence non indemnisés par la Sécu, afin d’inciter les entreprises à travailler sur les conditions de travail. Devant la levée de boucliers, il avait reculé.
Avec un tel catalogue de réformes, en matière de levée de boucliers, Gabriel Attal devrait être servi. Y compris dans sa propre majorité ?
Pour préserver les hôpitaux mal en point, le gouvernement va aussi devoir se colleter le sujet de l’inflation des arrêts de travail
— Permalink
Un joli florilège de bêtise cet article …
Il y a une vraie limite à cette annonce de prix planchers, c'est leur conformité au droit Européen (au TFUE plus précisément), mais ce n'est pas mentionné dans l'article.
Les critiques faites par l'article sont très peu pertinentes: le prix plancher doit concerner l'achat par la grande distribution ou les acteurs de l'agro-alimentaire, et pas la vente par les producteurs, si c'est le cas alors la compétitivité des agriculteurs français n'est absolument pas impactée (ils peuvent toujours vendre au prix de marché à l'international, et les concurrents étrangers ne peuvent pas vendre sous le prix plancher en France).
— Permalink
Je suis d'accord avec François Écalle, et j'irai même plus loin: on peut faire en sorte d'autonomiser complètement la partie assurantielle de la sécurité sociale vis-à-vis de l'État[1], la laissant entièrement aux mains des partenaires sociaux, totalement libre de fixer le montant des cotisations sociales et le montant des prestations de manière à équilibrer les recettes et les dépenses. Et en faisant ça on pourrait entièrement sortir ces cotisations du calcul des «prélèvements obligatoires» de la même façon que les pays qui ont privatisé la retraite ou l'assurance santé, et on pourrait arrêter avec cette rengaine que la France a le taux de prélèvement le plus élevé du monde (les États-Unis ont des dépenses de santé presque deux fois plus élevées en pourcentage du PIB, mais c'est pas «obligatoire» puisque c'est privé …).
[1] j'ai bien précisé autonomisé, pas privatiser. Il est hors de question de l'ouvrir à des acteurs lucratifs ou de l'ouvrir à la concurrence, puisque de toute façon c'est un monopole naturel (le coût marginal de traitement d'un dossier de retraite est très faisable, le coût du système d'information capable de gérer la collecte des cotisations et les versements est énorme) et que la concurrence et la gestion privée ne feraient que dégrader l'effectivité de l'affectation des ressources.
— Permalink
About half of all Germans think of the Great Depression as a period of high inflation, whereas fewer than 5% know that it was, in fact, a period of deflation.
source: Haffert et al. 2021
]]>Although this is sometimes forgotten, hyperinflation also wiped out all debt denominated in the German currency, including all domestic public debt. By contrast, Britain and France were sitting on huge domestic debt piles stemming from WW1. It is therefore striking that, once Germany got rid of its debt by means of inflation, it refused to buy public debt to countenance any rise in prices. Meanwhile, other countries like Britain, which had a more flexible attitude towards buying public debt even if it led to more inflation, always had paid their debts.
— Permalink
Alors oui c'est un phénomène qui existe, mais j'aurai bien aimé une comparaison avec le fait que la garde se trouve essentiellement assurée par les mères, et le fait que les femmes avec enfant ont un salaire nettement élevé que leur mari en moyenne (l'écart de salaire homme-femme est aujourd'hui très faible avant le premier enfant, mais il se creuse après).
— Permalink
Je passe mon temps à rager sur des papiers d'économie, mais celui-là ilest tres bien ! ils ont observe la realite de l'activite economique sur le terrain (ici des supermarchés) et on y gagne une réelle comprehension du monde. Merci aux auteurs !
— Permalink
]]>Then the economists running the survey typically scratch their heads and try to squeeze that feedback into homo economicus’ model of the world.
Readers might be thinking I am unnecessarily besmirching the good name of the field of economics here here, and so I will recount a representative sentence from a very good journal article verbatim:
To more effectively bring these unbanked individuals into the financial mainstream, it is essential for policymakers to recognize that these consumers have made these interdependent decisions in accordance with their marginal-cost-marginal-benefits calculations.
That is a lens of looking at reality, sure, and if you share that lens, you are welcome at my poker table any time. My marginal-cost-marginal-benefits calculations suggest your confidence in inferring ground truth from partial data is misplaced.
— Permalink
Alors c'est bien évidemment compliqué de tenir ce genre de discours vu sa contribution au régime Nazi, mais d'un point de vue d'économie politique appliquée Schacht est sans doute l'économiste le plus brillant du XXème siècle: il avait parfaitement compris les mécanismes de l'économie réelle, et comment en jouer au profit de l'économie Allemande.
— Permalink
Quel est le malentendu ou le contresens économique qui vous inquiète le plus ?
Il y en a tant. Je suis stupéfait par exemple par l’immense popularité des aides au logement. La réalité, c’est que 75 % de ces aides vont dans la poche des propriétaires. Nous n’arrivons pas à nous poser pour réfléchir et nous demander si c’est vraiment le meilleur moyen d’aider les étudiants et les ménages pauvres à se loger dans une ville.
Ce genre de commentaire me rend dingue.
Ce sont les mêmes personnes qui disent «le problème du logement est un problème d'offre» et qui tiennent ce genre de propos sur les APL ! Mais si «le problème c'est l'offre», alors vous devriez être content que les APL aillent aux propriétaires, puisque ce sont eux «l'offre». Pourquoi les APL seraient un problème et pas l'abatement des revenus locatifs de l'impôt sur le revenu, hein ?!
La vérité c'est que le marché de l'immobilier ne marche pas (comme la plupart des marchés d'ailleurs), et qu'il s'agit essentiellement d'un système de collecte de rente, au détriment du parc immobilier qui se dégrade avec le temps faute d'investissements. Et oui les APL ne font que participer à cette dynamique, mais les niches fiscales sur l'immobilier aussi. Ce qu'il faut faire, c'est une taxation plus importante du foncier, dont on puisse déduire les investissements hors achat, et un contrôle des loyers.
— Permalink
Ahah, la rage du libéral devant le succès d'une politique interventionniste qui est obligé de dire une grosse ânerie pour défendre son propos:
Mais la France rurale, la France périphérique des lotissements-dortoirs, n’a pas de librairies et la France des petites villes n’a pas de « réseau très dense ».
Il y a 3 librairies à Gien, et 2 à Sully, donc clairement si, la France des petites villes a un «réseau très dense» (quand à la France des lotissements dortoirs, grand succès de l'économie de marché, elle n'a de réseau de rien du tout si ce n'est de routes: il n'y a ni services ni commerces dans ces zones mortes …)
— Permalink
Une étude d'Éthique sur l'étiquette juge que, sur un sweat vendu 26,70 euros par Zara, seuls 2,08 euros rémunèrent les ouvrières et ouvriers. Or, « il faudrait au total 5,69 euros pour assurer un niveau de vie décent à tous les travailleurs et travailleuses de la chaîne »
Ça montre aussi que tu pourrais payer les gens qui produisent 3 fois mieux et ça n'aurait que 15% d'impact sur le prix.
— Permalink
]]>L’amendement, déposé fin novembre lors des débats sur le budget 2024, vise à interdire ce type de pratique en instaurant un prix-plancher, par exemple 50 centimes d’euros par unité d’alcool. Une bouteille de vin de 75cl et 12% d’alcool coûterait donc, au minimum, 3,50€.
— Permalink
On ne peux pas vouloir à la fois de l'industrie en France et du libre-échange. La prospérité contemporaine de la France vient des fruits de la révolution industrielle, mais curieusement toute une classe sociale a décidé pour des raisons purement idéologiques qu'ils préféraient le libre-échange à l'industrie, et curieusement la France s'enfonce lentement …
— Permalink
]]>Unfortunately for the Biden administration, however, food prices are still rising — a fact evident at every supermarket checkout. Less than a tenth of an average household’s budget is spent at the supermarket, but the prices paid there dominate the inflation perception of the consumer. The result is that consumers perceive inflation as higher than it actually is.
This is not an uniquely American phenomenon. In 2002, Italian consumers were convinced inflation was running at 18 percent year over year, when the reality was 2 percent. Further investigation revealed that an increase in the price of a cup of espresso drove much of this erroneous impression.
— Permalink
Via: https://nitter.net/AdamPosen/status/1341332650733264896#m
— Permalink
]]>Dans leur note précitée du conseil d’analyse économique, S. Saussier et J. Tirole observent « qu’il est impossible de prévoir tous les événements pouvant survenir durant l’exécution de ces contrats qui sont nécessairement incomplets ». Ils notent que, selon des études internationales, de 40 à 92 % des délégations de services publics et des partenariats publics privés donnent lieu à renégociations et avenants au contrat initial. Ils ajoutent que « les renégociations fragilisent les appels d’offres en favorisant les comportements opportunistes (enchères agressives où l’opérateur fait volontairement une offre à faible prix en anticipant le fait qu’il renégociera le contrat durant la phase d’exécution). Le mécanisme d’appel d’offres ne conduit donc plus forcément à sélectionner le meilleur candidat (le moins-disant ou le mieux-disant) mais celui qui a le plus confiance dans son pouvoir de renégociation. Il est ainsi très difficile dans ces conditions de mettre en place un contrat réellement incitatif. Ainsi, la renégociation des contrats tend à réduire, voire à faire disparaître, les bienfaits des procédures concurrentielles d’attribution ».
[...]
Le gouvernement du Royaume-Uni, à la pointe du développement des PPP depuis longtemps, vient d’ailleurs de leur donner un coup d’arrêtparce qu’ils s’avèrent plus chers et moins flexibles que les investissements financés sur fonds publics dans le long terme.
— Permalink
Les gens ne raisonnent pas sur des moyennes, alors que l'inflation et le salaire moyen sont des moyennes: ils voient le prix de trucs particuliers augmenter, et pour beaucoup ne voient pas leur salaire augmenter autant (même si d'autres ont un salaire qui monte plus, et décale la moyenne).
En plus, par manque de culture économique, et sans doute par la faute des médias, ils s'attendent à ce que les prix baissent et retourne à leur niveau d'avant-crise à un moment, alors que ce ne sera bien évidemment jamais le cas, la déflation n'étant pas une option réaliste.
— Permalink
"le partage du sang reste plus favorable à l'hôte qu'aux sangsues" ...
— Permalink
il n'y a vraiment qu'en economie qu'on peut donner un prix a un auteur en meme temps qu'a son principal detracteur...
— Permalink
Ce papier est un scandale ... Faut vraiment etre economiste pour avoir envie de tracer des droites sur le graph numero 3.
— Permalink
Toujours non, le problème ce ne sont pas les retraités ou les cotisations sociales, ce sont les niches sociales familièrement appelée «baisse de cotisations sociales» qui abaissent les cotisations sociales au niveau du SMIC, qui entrainent un rattrapage dès l'on s'écarte du SMIC.
Sans ces niches, il suffit de 1,8€ pour 1€ d'augmentation nette, en le portant à 2,5€ les niches sociales doublent l'impact des cotisations sociales.
« Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. », comme dirait l'autre (Bossuet, en l'occurence).
Il n'y a par ailleurs aucun rapport avec le fait de «créer davantage de richesses en augmentant la productivité», puisque l'augmentation de la productivité passe toujours par une substitution du travail par le capital. Au contraire, une main d'œuvre bon-marché désincite les employeurs à investir dans la productivité.
Le problème de la smicardisation accélérée c'est l'absence d'indexation des salaires sur l'inflation (au prétexte d'une boucle «prix-salaire» dont l'effet est largement surestimé, c.f. l'inflation en Belgique alors que les salaires y sont indexés sur l'inflation).
— Permalink
Le très bon résultat de la Belgique alors qu'ils ont une indexation des salaires sur l'inflation montre bien que la crainte de la boucle prix salaire est infondée. Ou du moins que cette boucle n'est pas un phénomène systématique.
— Permalink
Une belle faillite de l'économie de marché…
Notes : dans les années 90, basculement d'un mode de calcul du prix des médicaments fixés par l'État. On passe d'un prix basé sur le coût de revient + une marge raisonnable, à une tarification «à la valeur ajoutée » Le but était de favoriser la compétitivité internationale de l'industrie pharma, l'innovation, tout le bullshit libéral classique.
Prix fixés par le Comité économique des produits de santé.
Medicare/medicade entre 1/4 et 1/3 des États-Unis, jusqu'à maintenant ils n'avaient pas le droit de négocier les prix.
30% des pénuries sont pour des médicaments dont l'autorisation de mise sur le marché de moins de 10 ans.
L'effet placébo ça compte: cas des génériques et du spasfon.
Rapport du CEPS.
Le marketing va vers les nouveaux médicaments plus chers, ce qui se traduit par des médecins qui se reportent vers les nouveaux médicaments.
— Permalink
C'est marrant, parce que ça montre que l'économie orthodoxe est en quelque sorte au milieu entre ceux que j'appellerais les «cultistes de l'innovation» (dont Aghion) et les partisans d'une approche plus réaliste de la statistiques économique, qui se contente de mesurer l'inflation telle qu'elle est en ne s'appuyant que sur les variations de prix, sans chercher à inclure le «progrès technique» dans la mesure de l'inflation.
Aujourd'hui l'inflation prend en compte l'«amélioration» des produits pour pondérer leurs variations de prix, sous la forme de «l'effet qualité» (“hedonic adjustment” en anglais), et c'est quelque chose qui est disputé (personnellement, je trouve que ça n'a aucun sens de considérer qu'un ordinateur contemporain est 100 fois mieux qu'un PC d'il y a 20 ans sous prétexte que les composants se sont améliorés : l'amélioration subjective pour l'utilisateur est très variable selon les cas d'utilisation, et la plupart du temps elle est très faible).
Et c'est marrant de voir qu'il existe des économistes qui pensent que la statistique économique devrait encore s'éloigner d'avantage de la mesure réelle et introduire encore plus de « biais d'innovation » dans la mesure. Pas étonnant qu'on ait ensuite un clivage de plus en plus grand entre les chiffres de la croissance économique et le ressenti des citoyens après ça …
Mon point de vue sur la question c'est que la statistique économique ne devrait pas du tout chercher à prendre en compte le progrès technique, et mesurer une croissance et une inflation correspondant à la réalité de l'activité économique, quitte à offrir une mesure à côté de l'impact subjectif du progrès technique («oui les prix ont doublés mais vous avez des smartphones au lieu d'avoir des 3310» mènerait à un débat de société vachement plus intéressant que «mais non regardez les chiffres les prix n'ont augmentés que de 10% en 20 ans » parce que le facteur de correction est mis sous le tapis). Et si le progrès technique a de la valeur économique, alors il apparaîtra de toute façon par ailleurs sous forme de gains de productivité (ce que fait justement très peu l'informatique contre toute attente pour les économistes).
— Permalink
Ce n'est pas la «démocratie libérale» qui est en crise (elle s'est très bien portée partout où elle était entre 45 et 2008, malgré de nombreuses crises en tout genre) c'est la crise de l'économie libérale, elle qui avait déjà causé la monté du fascisme après la première guerre mondiale et la crise de 1929: si l'Histoire nous a appris une chose, c'est que l'alternative c'est entre le fascisme et le New Deal: un État interventionniste et taux d'imposition très élevés pour les riches. Un «État providence » allégé avec un budget en déficit, des marchés financiers tout puissants et de très fortes inégalités ne suffit pas, on le voit bien.
— Permalink
3ème objection : dans une description factuelle, les choix de définition des termes utilisés reposent implicitement sur des choix de valeurs.
Il y a ainsi, dans certaines sciences particulièrement, une lutte terminologique, qui repose sur une lutte entre valeurs différentes.
Cette objection semble décisive pour certaines personnes, mais pour Weber elle ne l'est pas. Les faits restent selon lui indépendants des concepts que nous utilisons pour les décrire. Il peut y avoir accord sur les faits et simple désaccord sur les mots pour en parler.
L'exemple donné plus haut sur la «croissance économique» est un bon contre-exemple: «quelles sont les principales sources de la croissance économique » qui est décrit dans le fil comme étant une question factuelle s'appuie en réalité sur des valeurs: la «croissance économique» n'est pas une quantité du monde réelle, c'est une quantité définie arbitrairement au sein d'un système de valeur, qui pose les transactions marchandes comme unique mesure de la «prospérité».
— Permalink
L'essentiel de l'accroissement de la productivité repose sur la substitution du capital au travail.
Depuis une quarantaine d'années, ce mouvement s'est tari:
La numérisation de l'économie, les robots, les IA, etc. c'est aussi de la substitution du capital au travail, et le numérique est extrêmement intensif du point de vue capitalistique: il faut des investissements énormes pour espérer obtenir des gains de productivité et un retour sur investissement. C'est d'ailleurs pour ça que c'est un domaine qui est largement peuplé de monopoles sur chaque sous-domaines (Google, Microsoft, Adobe, Facebook), et c'est aussi pour ça que les dépenses numériques des entreprises (pour des développements spécifiques à leur cœur de métier) sont souvent des mauvaises opérations comptables: ça coûte très cher, pour des résultats souvent décevants.
— Permalink
Pour avoir bossé chez Bombardier, et connaître un peu l'histoire de cette boite, notamment depuis son rachat de Adtranz, je voyais le rachat comme une très mauvaise nouvelle pour Alstom, et pour l'instant ma prédiction est malheureusement correcte.
— Permalink
Le déclin de l'Europe, ce n'est pas la démographie ou la politique migratoire, c'est le néolibéralisme et le libre échange dérégulé qui nous met en concurrence avec de grande puissances qui sont dotées d'une volonté stratégique propre, alors qu'en Europe on a un ensemble de petits pays qui se sont eux-même imposé comme règle de ne pas intervenir au niveau national, et qui ont une institution Européenne qui est dénuée de leadership stratégique. Et ce n'est pas un accident: l'UE c'est avant tout un instrument libéral contre l'intervention de l'État.
— Permalink
Réchauffement climatique: hausse des assurances habitation jusqu'à 8% pour certains départements en 2024.
]]>