L'énergie nucléaire est pilotable, et en France on l'utilise énormément pour encaisser des variations de charges, et pour cause : quand tu fais la majorité de ton élec au nucléaire et une grosse partie du reste avec de l'hydro de fleuve (non pilotable) tu as intérêt à savoir piloter ton nucléaire sinon t'es mal barré. Il se trouve qu'aujourd'hui avec l'éolien et le solaire, on en demande encore plus qu'avant, mais l'existence d'un savoir-faire français du point de vue du pilotage date d'avant.
Après quand on rentre dans le détail, le pilotage de la puissance d'un réacteur de nucléaire se fait essentiellement de 2 façons :
Pour ce qui est de l'amplitude des variations ça peut descendre jusqu'à 30% pour un cœur neuf (seulement 80% pour un vieux cœur, voire pas de variation possible pour un cœur en stretch). Par contre on ne peut pas faire des grosses baisses de charge toutes les 2h non plus, notamment à cause du Xénon, mais aussi parce que tu passes ton temps à diluer/“boriquer” (mettre du Bore, un truc qui sert à réguler la réactivité (neutrophage)) et que du coup ça génère pas mal d'effluents, et qu'il faut que ça ne dépasse pas les capacités de traitement du service chimie.
Par ailleurs l'été c'est courant d'arrêter le réacteur le temps d'un week-end (un arrêt à chaud: le cœur est pas divergé, mais tu restes à environ 290°/155 bar pour éviter d'avoir à remonter dans la “chaussette” pour redémarrer), mais encore une fois ça ne marche que pour les cœurs pas trop trop usés.
p.s. quand je parle de l'age ou de l'usure du cœur, c'est depuis son dernier rechargement, c'est pas l'age de la centrale.