Le titre est complètement putaclic® mais le bouquin a l'air intéressant :
«selon Graeber, la technologie devrait nous permettre de ne travailler que quatre heures par jour, mais plutôt que de lever le pied nous inventons sans cesse des boulots inutiles voire nuisibles»
« [Qu’est-ce qui donne à cet énoncé (“il faut rembourser ses dettes”)] cette force morale capable de donner un air inoffensif et banal à des horreurs ? »
«Scarface et Alexandre le Grand ont en commun de transformer leurs conquêtes en dette. "Je ne t’ai pas complètement pété la gueule, donc tu m’appartiens, mais on va s’arranger." Si elle ne rembourse pas sa vie épargnée, la victime devient le coupable. Petit miracle.»
«Graeber aime prendre comme exemple les Tiv, un peuple d’Afrique de l’Ouest. Les femmes y tissent des liens en se faisant de petits cadeaux mutuels. Elles prennent garde à ne jamais répondre à un présent par un objet de valeur équivalente. […] Si le cadeau en vaut trois, il faut répondre avec deux ou quatre. Histoire d’avoir une excuse pour revenir faire coucou.»
«Si nous tenons à définir toute interaction humaine comme l’échange d’une chose contre une autre, les rapports humains suivis ne peuvent prendre qu’une seule forme : les dettes. Sans elles, nul ne devrait rien à personne»
Depuis Adam Smith on considère en économie que le premier rapport économique serait le troc, suivi de la monnaie (pour palier aux difficultés du troc) et seulement plus tard viendrait le crédit et la monnaie virtuelle.
«Sauf que, selon David Graeber, c’est bidon. Personne n’a jamais vu une société fonctionner ainsi. Les échanges se font d’abord entre voisins. Les gens se connaissent, se font confiance. « Prends la vache si tu la veux ! » Même si c’est un non-dit, celui qui repart avec le bovidé sait qu’il en doit une à son voisin. Le crédit apparaît en premier. Vient ensuite la monnaie.»
«Depuis 1971 et la fin de la convertibilité du dollar en or, nous serions entrés dans une nouvelle ère de monnaie virtuelle. Mais à l’inverse des périodes précédentes, le grand mécanisme régulateur (le FMI) protégerait les débiteurs plutôt que les créanciers.»
via : http://lehollandaisvolant.net/index.php?mode=links&id=20150208122908