La dissonance cognitive dont parle l'article est tout sauf un comportement naturel : c'est un pur produit de l'industrie agro-alimentaire. Pour quiconque a l'occasion de produire sa nourriture soi-même, le fait d'abattre un animal n'a rien d'un tabou. Quand je vais à la pêche en vacance et que je mange le poisson que j'ai pêché, je sais pertinemment que c'est un animal mort, puisque je lui ai moi-même fracassé le crâne contre les rochers et pourtant ça ne m'empêche pas de le manger avec plaisir. L'homme n'a jamais été intimidé à l'idée de manger un cadavre pour la simple et bonne raison que l'Homo Sapiens est un chasseur.

Ceci étant dit, l'agriculture intensive est une saloperie qui doit être combattu (et l'élevage intensif est probablement le comble de la saloperie), et la réduction/suppression de sa consommation en viande est une solution. Ce que je reproche à cet article c'est sa réflexion de pur citadin : l'auteur postule que les gens sont naturellement attachés aux animaux et prétend que s'ils peuvent manger de la viande c'est seulement parce qu'ils se voilent la face en refusant de voir la viande comme un cadavre.