Aletha SOLTER relate dans son ouvrage Pleurs et colères des bébés les études biochimiques réalisées par le Dr William H. FREY [13]
[13]WiIliam H. Frey II et Muriel Langseth (1985). Crying: The…
qui mettent en évidence une composition biochimique très différente des larmes que l’on secrète lorsque nous sommes tristes de celles provoquées par une agression telles que les émanations d’oignons coupés (les premières contiennent des toxines, les secondes n’en contiennent pas).
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Le système nerveux sympathique (SNS) chargé d’envoyer des signaux aux organes en cas d’alarme (les préparant à combattre ou à fuir) organise la décharge d’hormones du stress dans tout l’organisme : adrénaline et cortisol. L’on sait que « le cortisol à haute concentration dans l’organisme va aboutir à une diminution du système immunitaire afin d’éviter tout risque d’inflammation en cas de blessures. Il peut même altérer gravement des régions du cerveau (s’il reste trop longtemps à des doses élevées), affaiblir la neurogénèse avec des conséquences graves sur le développement de l’intelligence, les capacités de concentration. De plus, le cortisol à des taux élevés dans le sang va encore plus stimuler l’activation du SNS… Ce cercle vicieux, sous l’influence de facteurs de stress, peut aboutir à une saturation du système nerveux où la peur et la colère finissent par dominer. En balayant les fondements d’une humeur stable et joyeuse, cette hyperstimulation du SNS fait le lit de l’humeur dépressive (le stress réduisant la libération de sérotonine, neurotransmetteur central dans l’origine de la bonne humeur) » [11]
[11]Éric Binet op. cit.
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« Le système nerveux parasympathique (SNP) quant à lui active de son côté les sensations de détente, de repos, de tranquillité. Mais le SNP ne peut être actif que si le SNS est désactivé, ils ne peuvent s’activer ensemble. Comme un ascenseur incapable de monter et descendre en même temps, notre système nerveux est ainsi fait que nous ne pouvons courir deux lièvres à la fois, surtout quand ils sont émotionnellement opposés : d’un côté la peur, de l’autre la joie… Comment alors ne pas rester soumis à l’effet du stress ? L’humain dispose de plusieurs moyens efficaces pour sortir de cette ornière : le langage, pour donner sens à ce qu’il vit ; l’activité physique, qui permet de dépenser toute l’énergie libérée par le SNS ; bâiller, rire, pleurer ; et des activités symboliques (lecture, jeux…) qui nous détendent.
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Mais dans tout cet arsenal, de quel outil un bébé dispose-t-il au cours de ses premiers mois, sinon de ses pleurs ? » [12]