Une simple petite phrase lue sur Facebook... et le pire, c'est quelle sonne bien, mais je ne peux pas laisser ça sans réponse... voilà donc ma réaction:
Sur l'état d'urgence:
- il dure depuis plus d'1 an, est-ce qu'on peut encore parler d'urgence à ce niveau là ? à mon avis, les problèmes auquel la société fait face actuellement sont des problèmes de fond... non seulement l'état d'urgence ne résout rien de ce point de vue là, mais surtout il donne toujours plus de pouvoir à l'éxécutif, au détriment du droit et de la justice qui représente un contre-pouvoir essentiel. Quand on voit ce qui se passe aux Etats-Unis, les contre-pouvoirs semblent plus nécéssaires que jamais, d'autant qu'on ne sait pas qui sera élu aux prochaines élections...
- les policiers eux-mêmes se plaignent de l'état d'urgence, et du plan Vigipirate toujours plus exigeant, qui ne leur laisse plus le temps de faire leur vrai boulot ni de se reposer pour bien faire leur boulot... (cf:
http://www.huffingtonpost.fr/ronald-guillaumont/etat-durgence-gendarme_b_8588656.html et
http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/04/21/etat-d-urgence-derriere-chaque-uniforme-de-policier-il-y-a-un-homme-epuise_4906317_1653578.html)
Sur le risque d'un état islamique en France:
Personnellement, je n'y crois pas... pourquoi ?
D'abord quelques chiffres sur le nombre de musulmans en France:
D'après Wikipédia, il est estimé entre 4,7 et 6 millions dont un tiers se déclarent croyants et pratiquants, soit deux millions (environ 3% de la population alors que les Français croient qu'ils représentent jusqu'à 30% de la population!). Sur ces 2 millions de musulmans pratiquants, l'immense majorité est pacifiste. Quand on regarde le profil de ceux qui commettent des attentats, ils se ressemblent pas mal: ce sont des jeunes perdus, désespérés, pour qui la violence est la dernière solution contre un monde dont ils exclus.
Bref, ils n'ont pas vraiment de projet cohérent, et n'essaient pas de mettre en place un état islamique mais expriment simplement leur rage et leur désespoir par des actes violents. Bien sûr, il existe un réseau derrière qui repère ces jeunes désespérés pour les pousser là dedans, pour donner de la visibilté à l'état islamique et pour ébranler nos démocraties. Mais ce n'est qu'en défendant plus que jamais le droit et la démocratie réelle que notre modèle pourra gagner. Ce n'est pas une guerre physique, menée par les policiers, mais le défi de proposer un modèle qui ne laisse personne à l'écart.